Éditions de l’Hèbe
Collection La Question
ISBN 2-940063-73-7
Fatigue, envie de rien, sautes d’humeur, crises de larmes, idées noires... Serait-ce les signes d’une dépression qui couve? Ou n’est-ce qu’un ras-le-bol passager? Quand faut-il consulter? A qui s’adresser? Quels sont les traitements possibles? Comme aider un proche? Pourquoi moi? Les dépressifs sont-ils des égoïstes qui ne pensent qu’à eux?
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« Rien » : tel est le mot clé de la dépression. Envie de rien, goût à rien, excédé par un rien... Un rien qui devient soudain tout et qui condamne le dépressif à n’être qu’une tapisserie délavée aux tristes couleurs. La dépression n’est pas une maladie d’organes, mais de la personne. Parfois soudainement, parfois à la suite d’une longue période d’instabilité, l’attitude habituelle de celui qui souffre change et fait place à un comportement typique marqué par le désintérêt, la lassitude, l’isolement.
Véritablement handicapante, la dépression n’est pas une « faiblesse morale » comme le suppose encore un certain discours populaire. Le temps où elle était un mal douteux qu’il fallait cacher est bien révolu.
Car le « spleen » de Baudelaire a pâli en traversant le vingtième siècle. Moteur ambigu de la création, « bobo de bonnes femmes », il est devenu un véritable fléau qui mobilise les plus hautes instances de l’Organisation mondiale de la Santé. Aujourd’hui, la dépression est un problème majeur de santé publique.
Mais cette maladie, bien que résistante et récidivante, est maîtrisable. Grâce à une large palette de psychothérapies et de traitements « chimiques » qui ont fait leurs preuves même si leur action reste mystérieuse, il est possible à celui qui accepte d’être aidé et qui suit les traitements proposés d’échapper à la dépression.
Ce petit livre voudrait en toute modestie lutter contre la banalisation de la dépression ; à force d’en entendre parler, chacun s’en est fait une image qui emprunte ses teintes (ternes, ici) aussi bien à la palette des troubles psychiatriques qu’à celle des fausses maladies à la mode. Or elle n’est assimilable ni aux unes ni aux autres.
Espérons que ces lignes pourront éclairer le lecteur sur différentes questions liées à cet étrange mal qui semble étreindre et éteindre un cinquième de la population...
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