Gerb


Éditions L’Age d’Homme
Septembre 2000
ISBN 2-8251-1411-1
Couverture : Maurice Frey, Sans titre, 1995

[épuisé]

Livre 2001 de la Fondation Schiller Suisse



Début du texte

On m’appelle Gerb et je suis inutile. Rien d’autre qu’un estomac cerclé de langes. A longueur de journée, je bave sur mon t-shirt de coton bleu. C’est ainsi, je n’y peux rien, personne ne peut rien pour moi. Au printemps prochain, cela fera dix-huit années que je me moisis dans un univers insipide et terne, dix-huit ans dont neuf enfermé au bunker des Mimosas, centre de traitement tout de béton et de néons spécialement conçu pour gérer les déchets de mon genre. Une fête sera organisée en mon honneur. Il y aura des gâteaux secs, des ballons, peut-être quelques cadeaux achetés le matin même. Il faudra en déchirer les papiers glacés pour moi car je n’ai ni bras ni jambes. En lieu et place, quatre moignons d’un demi-centimètre. A ma naissance, des morceaux de doigts terminaient ces boutefas. Les chirurgiens les ont trouvés encombrants et en ont pris soin aussitôt. Depuis, je joue à l’homme tronc dans un monde qui se rit de moi, espérant pourrir enfin.

[…]

Françoise Schenk, 24 Heures, 10 avril 2001
« Un ouvrage fort, poignant, dont le lecteur ne sort pas indemne. »

Pascal Helle, à propos de « Gerb », 24 Heures, 8 mai 2001
« Thomas Sandoz qui s’était révélé brillant analyste des enquêtes de l’inspecteur Derrick [...], fin portraitiste d’écrivains de sa famille (Les Sandoz, Editions Gilles Attinger) confirme avec ce roman ce qui faisait le charme de sa chronique épistémologique dans les quotidiens neuchâtelois: la vigueur d’une plume qui laisse augurer de nouveaux textes aussi divers que les intérêts de leur auteur. »


Catherine Dubuis, Ecritures, n°57, printemps 2001
« Le ton est donné, seul registre, peut-être, capable d’assumer sur plus de cent pages le thème choisi, faisant alterner l’atroce et le tendre sans atteindre à l’intolérable. Rien de plus et rien de moins que ce constat calme et lucide de l’horreur de vivre, qui débouche parfois inopinément sur la poésie […] »